Un premier bilan. Katherine Mansfield, Tchekhov, admettons.
Cela fait à peu près quatre mois que j'ai commencé à tenir ce blog, l'heure d'un premier bilan.
En quatre mois, le blog cumule 1500 pages vues. Le total est honorable mais non pas satisfaisant. J'avais dans l'idée de fédérer une petite armée de fidèles qui, par la suite, serait à même de m'accompagner dans le lancement du livre d'Elmo: pour l'instant, je n'ai rien fédéré du tout.
Il faut être tenace - mais, faute d'éternité, les hommes ne sont jamais tenaces que jusqu'à un certain point... Et les blogs - c'est leur drame - finissent tous, tristement, par un abandon en rase campagne.
Je vais essayer de faire durer celui-ci aussi longtemps que possible. Ce qui revient à dire peu de choses. Autant, dès lors, reprendre le travail et vous parlez, comme je l'avais prévu, de Katherine Mansfield et d'Anton Tchekhov.
Katherine Mansfield (1888-1923) |
A la fin de l’année
1922, quelques jours avant la mort de Proust, à Paris, où elle se
trouve elle aussi, Katherine Mansfield écrit:
' Et puis soyons
honnête: que savons-nous de Tchekhov par ses lettres? Disent-elles
tout? Bien sûr que non. Ne supposes-tu pas qu'il a connu toute
une vie d'aspirations, que pas un mot ne révèle?'
Ainsi sommes-nous
tous! Tu peux écrire des milliers de volumes, cela n'y changera
rien. A peine auras-tu fait reculer d'un demi-millimètre l'immense
continent mystérieux que forme, au delà de ses brumeux contours,
l’irréductible unicité de cette vie-ci.
L'écrivain qui
cherche à dire la vie - ne serait-ce que d’un seul homme, ne
serait-ce que de lui-même - est forcément réduit à l’état de
Tantale.
Sa tache est
dérisoire, voici ce que constate amèrement Katherine Mansfield au
crépuscule de son existence.
Au fond on n'arrive
jamais qu'à exprimer une infime et dérisoire part. Le reste -
faramineusement majoritaire - se passe à l’intérieur du
scaphandre, et n’en sort jamais.
Oui, lorsqu’une
vie s'éteint, aussi volubile fut l'homme qui l'habitât, la totalité
se perd. La totalité moins un pouillème peut-être, admettons.
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