Le père du père du père de mon père... et son père à lui...

Ce soir - allez savoir pourquoi - je pense avec émotion à tous les hommes de ma lignée, tous ces humains qui se tiennent au dessus de moi et sans lesquelles je n'existerais pas. Tous ceux que je rencontrerais au fil d'une caméra douée du pouvoir de remonter les âges à partir de moi - les niveaux dans l'arbre.

A toutes les époques, il faut qu'il y eût quelqu'un pour porter un peu plus loin la possibilité de ma venue au monde.

Une chaîne ininterrompue.

Sous le règne d'Hugues Capet, quelqu'un vivait sans lequel je n'aurais jamais été. Et quand le Vésuve s'est réveillé. Et quand le rayonnement de la civilisation inca atteignait son apogée. Et quand sombra l'Invincible Armada. Et le jour où fut gravé dans la pierre le code d'Hammourabi. Toujours et encore quelqu'un quelque part. A chaque instant.


Je remonte le cours du fleuve dont je descends, je remonte et ses eaux grossissent, mes ascendants se multiplient selon une loi exponentielle: à la énième génération au dessus de moi, ils sont deux puissance n. Je pense à cette foule immense. Moi qui n'aime guère les grandes fêtes familiales, j'aimerais organiser l'impossible rassemblement.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Toutânkhamon, la Vallée des Rois et cette étrange rigidité gisant à l'intérieur des choses mathématiques.

Selon Hermann Hesse - 2020

Le ressort intérieur, contre le global warming