Federer de préférence à Nadal: un choix politique (épisode 2)




Dire ce qui se passe exactement lorsque Nadal supplante Federer.

Triomphe du Romain sur l'Héllène.
Du Steamer sur le Clipper.
De Rotschild sur Saint-Simon.
Triomphe de la force brutale, du pragmatisme.
De la fin qui justifie les moyens.
De la standardisation, du stéréotype.
Triomphe de la machine à vapeur sur le pur sang.
Du marteau-piqueur sur la plume qui caresse.
Du gestionnaire sur l'entrepreneur.
Du destructeur sur le créateur.
C'est Yamaha qui prend le dessus sur Stadivarius.
L'usine sur l'atelier. La production de masse sur l'artisanat.
Triomphe du body-builder sur le sport's man.
Triomphe d'un certain système de valeurs. Qui n'est pas le mien.

Rafaël Nadal, le style, la grâce, l'élégance.


C'est le lift qui fait la ligne de démarcation.
Nadal l'a franchie.
Il lifte, furieusement, frénétiquement. Dix fois, cent fois.
D'une manière absurde et outrancière.
On le sent prêt, s'il le faut, à mourir sur le terrain en liftant.
Situation ridicule.
Toujours le même geste que c'en est pathétique, pire que monotone.
Et je lance ma raquette vers le haut pour frotter la balle - en criant, horreur de ses cris de bête décérébrée qui sont comme une insulte à toute forme de civilisation et qui, à eux seuls, mériteraient une disqualification immédiate; personne pour exiger qu'il se taise immédiatement?
Du lift, et encore du lift.
Du lift contre nature: la balle rebondit si haut que le joueur de petite taille ne peut même pas toucher la balle.
Drogue de ce lift qui tue l'esprit du jeu.
Et Nadal lifte encore.
On connaît sa force mentale: en chaise roulante, lorsque ces genoux auront lâché, il sera bien capable - n'en doutons pas - de lifter encore.
Nadal, paraît-il, lifte même la nuit dans son sommeil.
Vilaine trajectoire bombée, hyper sécurisée, reproductible à l'infini. Du lift de banquier, du lift pour ne pas prendre de risque.
A quand une trajectoire tendue?
A quand le rêve d'une flèche?
Qu'importe puisqu'il gagne.
Et oui Nadal gagne à Roland Garros, cela me déprime mais il gagne.
Il gagne sous infiltration mais il gagne.

Roger Federer vainqueur de l'édition 2009 du tournoi de Roland Garros


Se souvenir que Roger Federer a vaincu la malédiction selon laquelle jamais un attaquant de pure race ne remportera Roland Garros.
Contrairement à tous les autres, lui il a réussi.
Se souvenir qu'il y a dix ans de cela, à la faveur de la défaite de Nadal contre Soderling, Roger le Magnifique remportait Roland Garros pour la seule fois de sa carrière.

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