Bob Morane et Goldorak aux yeux de ma vieille idiotie

En marchant tout à l'heure dans la rue, me vient aux lèvres, sans prévenir, ce petit bout de 'l'Aventurier':

'… Avec l'ami Bill Balantine Sauvé de justesse des crocodiles'



Dans toutes ces histoires de super-héros, voilà bien ce qui au fond n'est pas tolérable: ce 'de justesse'.

Les super-héros sont systématiquement sauvés de justesse. A force de tant défier les lois de la probabilité, cela en devient vraiment déprimant, comme une insulte persistante à l'intelligence.

Je ne peux éprouver ni tendresse véritable ni sympathie pour ce genre de robots toujours artificiellement sauvés de justesse. Des robots? Pas des hommes en tout cas.


Du coup – du coup, mais allez vraiment savoir pourquoi – je me rappelle une phrase de C. qui m'avait, à l'époque où il l'avait prononcée, extraordinairement troublé.

Nous avions vingt ans, et, la soirée s'imprégnant d'un soupçon de nostalgie, nous en étions arrivés à ce point où défilait devant nos yeux le souvenir des émissions qu'enfant nous regardions à la télé. A cette occasion, je lui avais avoué la fascination que m'inspirait 'Goldorak', notamment au travers de la mystérieuse division Ruine.



C'est alors que C. m'avait expliqué que son frère et lui n'avaient jamais pu regarder ce dessin animé. Ils avaient beau vouloir ils ne pouvaient pas.
Ils ne pouvaient rigoureusement pas dans la mesure où les forces de Vega qui disposaient visiblement de tout un attirail de Golgoths et d'Antiraks s'acharnaient idiotement, stupidement, à les envoyer, épisode après épisode, attaquer un par un Goldorak.

Mais de quel bois suis-je donc fait? J'ai regardé des centaines et des centaines de ces épisodes et jamais, jamais je ne me suis fait cette réflexion.

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