Cartouche du pharaon Toutânkhamon (Les titres et les noms du roi) Si on décide par exemple de dénombrer les matrices carrées de taille n comportant exactement deux '1' dans chaque ligne et dans chaque colonne ( avec partout ailleurs des zéros), c'est pour moi un problème neuf. Je n'y ai jamais réfléchi et peut-être même que personne avant moi n'y a réfléchi. Pourtant, on sent qu'il y a des relations à découvrir, on sent qu'il existe des liens originels. Je n'ai pas d'inquiétude: il existe forcément des choses à voir, à remarquer, à prouver. Les relations, les propriétés, les théorèmes concernant ce problème sont là depuis toute éternité comme la momie d'un pharaon dans une tombe restée inviolée: ils nous attendent, ils ne demandent qu'à être cueillis, ils ont été installés pour ainsi dire à l'aplomb de ce sujet avant même la venue sur terre du premier homme. Tout est là depuis toujours, des choses nous attendent dans ...
J'ai grandi, au milieu des années 70, dans une campagne française encore durablement marquée par le souvenir de l'hécatombe de 14. Bien sûr qu'à l'époque il restait de nombreux survivants mais quand vous vous déplaciez de village en village, ce qui vous frappait en premier lieu c'était la succession des monuments aux morts: chacun - même le plus petit village - s'était vu attribué sa propre stèle sculptée avec sa colonne interminable de victimes. Dans la grande moisson, personne n'avait été oublié. Un monument aux morts de la guerre de 14 quelque part en France Je sais bien qu'il y eut d'autres guerres affreusement meurtrières, sous tant de latitudes. Mais c'est celle-ci qui m'a le plus fait réfléchir. Peut-être parce que trois de mes grand-oncles y ont perdu la vie. Peut-être parce qu'un de mes arrière grand-pères a fait Verdun. Je me disais: ok ils sont partis la fleur au fusil en croyant ceci, cela... après tout,...
On apprend aujourd'hui la mort de George Steiner à l'âge de 91 ans. George Steiner ( 1929-2020) Je vous le dis: le monde est moins beau sans l'existence de George Steiner. "Laure.Adler: Vous faisiez allusion tout à l’heure au futur incertain de la pratique de la lecture. Pensez-vous qu’un danger pèse sur l’avenir du livre et de la lecture ? George Steiner: Il y aura toujours des lecteurs. Au Moyen Âge, pendant les invasions dites « barbares », il y avait le refuge des monastères, où l’on savait encore lire. Nous ne savons pas combien de moines pouvaient lire, mais en tout cas, il y en avait ; très peu en revanche pouvaient écrire, presque personne.Être lettré, néanmoins, est une condition fragile. Une condition dont la Renaissance, les Lumières et le XIXe siècle sont les hauts moments, les très riches heures. La bibliothèque privée – nous pensons à un Montaigne, à un Érasme ou à un Montesquieu – devient un luxe très rare. L’appartement moderne ne permet ...
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