La tempête de la petite poussière


Assis sur une chaise, je vois une poussière avancer vers moi au ras du sol. Or il n'y a pas une pique de vent dans la maison, pas un courant d'air. Et pourtant, la poussière avance. Cela m'étonne. Alors je comprends - ce qui me déprime - que tout est question d'échelle. Que pour cette poussière, il règne au ras du sol un vent de tempête, un vent que je ne sens pas, mais le même style de vent qui, dans l'univers des hommes, arrache le toit des maisons et fait se dresser des vagues hautes comme les murs. Il y a toujours des tempêtes, au niveau des hommes ou des poussières. Les différences sont fallacieuses et tout est une question d'échelle. Désespérante constatation. C'est l'homme qui s'auto-frissonne en s'imaginant qu'il se passe des choses, celle-ci plutôt qu'une autre. Mais la vérité c'est que tout a lieu tout le temps, il suffit de se placer à la bonne l'échelle. Vanitas vanitatum et tout est égal à tout, et il ne nous reste plus que ce nihilisme auquel je ne veux pas croire.

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